La Spatialisation
La Spatialisation | |
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Je traiterai dans cet article seulement ce qui est nécessaire pour le mix en live ou en home-studio et je laisserai de côté tous les aspects : cinéma, surround, 5.1 et 3-D etc... qui de toutes façons ne sont pas de mon domaine et où je n'ai que de très faibles connaissances. La spatialisation d'un mix est un point à ne pas négliger car la cohérence de l'espace sonore est très importante et l'intelligibilité de l'ensemble en dépend. Je m'explique : en fermant les yeux on est parfaitement capable de localiser des sources sonores uniquement par notre système auditif. On peut ainsi deviner si une voiture nous fonce dessus ou si elle passe à 100 mètres de là, si un chien aboie chez le voisin ou s'il est juste devant nous etc...
La perception acoustique | |
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Au niveau de la perception on a plusieurs outils - je dirais des softs dans le cerveau - , pour donner une place précise dans l'espace à une source sonore, et le fait de comprendre le processus d'analyse est assez important pour pouvoir s'en servir dans le mix. On a deux oreilles qui - tout comme nos deux yeux nous permettent de voir en trois dimensions -, nous permettent d'entendre en trois dimensions et de placer un son perçu dans un environnement acoustique spécifique (haut, bas, gauche, droit, devant derrière). Les deux oreilles perçoivent les sons différemment et le cerveau en fait une analyse détaillée pour en calculer les résultats et pouvoir placer le son perçu avec plus ou moins d'exactitude.
Gain, Phase et Reflexions | |
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La première différence de perception des deux oreilles est bien sûr la différence de gain.
Ce qui veut dire que quand un son est placé à notre droite, l'oreille droite entend ce son bien plus fort que l'oreille gauche. Plus le son est proche de notre oreille, plus la différence de gain sera grande. La raison est simple : les deux oreilles sont distancées d'environ 20 cm et cette distance s'ajoute donc au chemin parcouru par le son. Un son se trouvant à 20 cm d'une oreille, double la distance en allant vers l'autre oreille (= moins 6 dB-SPL).
Autre exemple : une source qui se trouve à 1 mètre de distance de l'oreille droite sera perçu -2 dB moins forte de l'oreille gauche ; la même source étant à une dizaine de mètres ne perdra que 0,1dB en arrivant à l'oreille de gauche par rapport à celle de droite et ainsi de suite. Ceci est bien sûr un peu théorique car en plus de la distance en centimètres il y a aussi la tête elle-même qui fait obstacle; mais d'un autre point de vue la boîte crânienne capte pas mal de sons directement (disons en mono) et les transmet également au système auditif.
La deuxième différence perçue est celle de la phase.
En effet, en parcourant la distance entre une oreille et l'autre, le son arrive forcément avec une phase différente à chaque oreille, sauf dans le cas très particulier et théorique d'une onde sinusoïdale qui correspondrait exactement à la distance entre les oreilles ! Le cerveau est absolument capable d'analyser des différences de phases sans problèmes et d'en tirer des conclusions sur l'emplacement de la source sonore.
La troisième différence...
...se base sur la particularité de l'oreille, sa forme et la construction particulière de notre appareil auditif. Il est bien évident que la forme particulière de nos oreilles fait en sorte que les sons venant de devant seront amplifiés et les autres venant des côtés ou de derrière seront plus ou moins atténués.
Notre cerveau utilise donc ces trois différences de perception pour analyser les données et pour calculer et construire un espace sonore. Il va de soi qu'on a appris depuis notre toute petite enfance à coordonner tout cela avec notre vision et de corréler au maximum les deux espaces qui en résultent (l'espace sonore et l'espace visuel), mais un aveugle pourra vous confirmer qu'il n'est pas du tout nécessaire de voir pour créer un espace visuel !!! Ceci est très important et je vous invite à bien méditer sur ce dernier point !!!
Un autre point très important, concerne les réflexions (ou l'absence de réflexions). Par habitude et comparaison avec des informations stockées, le cerveau sait tout de suite si on se trouve dans une salle de bain carrelée, dans une pièce normale, dans une église, en plein désert ou dans une forêt. Tout comme le cerveau sait exploiter les informations sur le son brut, il saura discerner les informations concernant les diverses réflexions et leurs couleurs sonore pour se faire une idée de la texture et nature de l'environnement et de sa taille approximative. Le cerveau nous proposera ensuite une image visuelle de cette espace sonore.
Après ce petit discours sur les bases de l'audition, venons en donc au fait, c'est-à-dire la création d'un espace sonore cohérent pendant le mix. Un mix n'est évidemment pas un simple empilement de diverses sources sonores, genre de gros sac dans lequel on jette tous les sons pour les amplifier et pour créer de la pression atmosphérique dans nos oreilles. Et l'art du mix et de la création d'un espace sonore à beaucoup évolué ces dernières années.
Un peu d'histoire | |
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Dans les années 30 , 40 (et jusque dans les 60) les enregistrements se faisaient en mono, avec la plupart du temps un seul micro (parfois il y en avait plus...), placé à un endroit stratégique. L'instrument le plus fort (par exemple la voix ou une clarinette) dominait le tout, et on ne peut vraiment pas parler d'espace sonore, car la source était unique - c'est à dire le pavillon du gramophone. Plus tard arriva la stéréophonie avec deux canaux, et l'on commença tout doucement à expérimenter avec la spatialisation du son et les diverses sources. En écoutant des vieux disques de Jazz ou des Beatles des années 60, à l'époque où l'enregistrement en 2 pistes était normal et le 4 pistes était le nec plus ultra de la technologie, on entend parfois de drôles de trucs, du genre : toute la batterie à gauche, la basse à droite, les voix souvent au milieu (mais pas toujours). Il s'agissait en fait toujours d'enregistrements en mono et puis on plaçait les sons avec les panoramiques un peu à gauche, à droite, un peu au hasard. On ne pouvait toujours pas parler d'un espace sonore, car bien que les choses se trouvaient maintenant à gauche ou à droite, notre cerveau n'avait pas d'informations pour en créer des espaces cohérents (et visuels).
Les véritables créateurs d'espaces sonores furent alors des gens comme Eddy Kramer, Jimi Hendrix ou Jimmy Page (pour ne citer qu'eux). À cette époque, vers la fin des années 60, ça grouillait partout de génies qui bidouillaient et innovaient à tout bout de champ, mais Kramer, Hendrix et Page étaient quand même loin devant !! Ce qui rend cette aventure encore plus incroyable, c'était l'approche intuitive et autodidacte de ces gens; car à l'époque les musiciens ne savaient rien ou pas grand-chose sur l'acoustique, la perception sonore etc... Tout ça était le domaine des scientifiques. Et en plus, il n'y avait pas de processeurs sophistiqués qui permettaient les effets incroyables et complexes d'aujourd'hui ! Tout se faisait avec des magnétophones à bande qu'on bricolait à ses fins (et qu'on accélérait ou ralentissait avec les doigts), la réverbe était captée naturellement en positionnant les micros et en installant des panneaux réfléchissants (la reverbe Plate par exemple était à l'époque une énorme plaque (plate en anglais) qui vibrait avec les sons et produisait de la reverbe artificiellement).
Écoutez le son de batterie de John Bonham sur les premiers enregistrements de Led Zeppelin et vous m'en direz des nouvelles : c'est beau, c'est riche, c'est puissant et c'est surtout vivant et cohérent ; en plus, la plupart du temps la batterie n'a été enregistré qu'avec 3 ou 4 micros et sans processeurs sophistiqués ni autre fioritures et embellissements divers - même pas de réverbe artificielle !!! Page ajoutait à cela ses fantaisies de créateur sonore avec ses échos à l'envers et nous voilà avec un superbe espace sonore, naturel et artificiel à la fois, qui évoque des images fantastiques en l'écoutant.
Le couple Hendrix Kramer a su aller encore beaucoup plus loin : La mixture de la grande science de prise de son d'Eddy Kramer et le délire totale et libre du génie qu'était Hendrix, donnait naissance à des espaces sonores hallucinants. Écoutez "Electric Ladyland" ou "Burning of the Midnight Lamp", fermez les yeux et laissez vous emporter. Pink Floyd y a mis une couche et c'était parti pour devenir peu à peu ce que c'est aujourd'hui : incroyablement riche, artificiel et naturel à la fois !
Je sais que les films en noir et blanc des années passées semblent fades après les "Star Wars" et autre "Seigneur des Anneaux" d'aujourd'hui, mais certains ont un génie impérissable qui ont laissé des traces et des images inoubliables. En musique (et en mix) c'est la même chose.
La pratique en mix live et studio | |
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Le panoramique
Le premier outil à utiliser est évidemment le panoramique. C'est lui qui va donner l'information de différence de gain entre gauche et droite, car le panoramique n'est rien d'autre qu'un réglage de gain relatif aux sorties gauche et droite de la console. Voici un petit schéma qui montre comment on pourrait répartir les panoramiques sur les différents instruments.
Il n'y a, comme toujours, pas de règles fixes, et chacun est libre de placer les instruments comme bon lui semble, mais il y a quand même quelques points à observer.
Les instruments très énergétiques comme la grosse-caisse, la basse et certains synthés sont souvent placés au milieu pour ne pas ébranler par leur "poids" souvent énorme, l'équilibre du mix.
Les instruments solos et les voix lead sont également souvent placés au milieu pour des questions d'équilibre et aussi d'intelligibilité. Imaginez que vous placiez une voix Lead trop à droite, elle pourrait très facilement se faire couvrir par une voix choeur qui serait placée à gauche pour un spectateur qui se trouve de ce côté-là.
On évitera aussi de placer trop d'autres instruments au centre, pour garder la place pour les instruments importants et notamment pour la voix lead. Plus le centre sera dégagé plus la voix gagnera en intelligibilité sans devoir pousser excessivement le gain.
Un autre point à observer pour rester cohérent est de placer instruments et voix par rapport au visuel qu'on a de la scène. C'est toujours très bizarre de voir un flûtiste tout à fait à droite (on dira à cour) et de n'entendre le son de la flûte que sur l'enceinte de gauche (à jardin) ; ce dilemme s'amplifie encore avec des voix car le cerveau est encore plus sensible à la voix humaine et détecte la moindre incohérence (que ce soit niveau couleur, donc égalisation ou placement, donc panoramique) au cinéma par exemple, les voix sortent toujours sur le canal central- et donc sur l'enceinte derrière l'écran et non pas sur les enceintes des côtés, d'où un certain malaise en regardant les films des projections mobiles (disons rurales), où on installe souvent juste une petite enceinte à côté de l'écran.
Quand on a deux instruments rythmiques (exemple deux guitares), on peut très bien les placer un tout à fait à gauche et l'autre à droite ce qui épaissira l'ensemble du son et dégagera en même temps de la place pour des voix et solistes.
Mais en mix live, pendant un concert, il faut trouver le bon compromis pour ne pas priver certains spectateurs (qui se trouvent sur les côtés) de certains instruments placés trop à l'extrême - ceci dit : cela peut se rattraper en partie avec des effets (voyons cela plus loin).
Voyez les divers instruments comme des poids à répartir; et bien sûr il faut veiller à garder un champ stéréophonique équilibré et cohérent. Donc, quand vous placez un instrument lourd - comme, par exemple, un piano - sur un côté, Essayez de rééquilibrer avec un autre instrument lourd : par exemple la contrebasse.
Un instrument plus léger comme la flûte placée à trois heures pourrait s'équilibrer avec un sax soprano à 10 heures par exemple et ainsi de suite.
La Réverbération | |
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La réverbération des sons est une chose très importante. Autant notre cerveau analyse les moindres détails sur les réflexions diverses pour en déduire la nature de l'espace sonore, autant la réverbération artificielle (par processeur) peut soit aider à créer un message plus intelligible et plus compréhensible, soit détruire toute cohérence et rendre l'ensemble bizarre.
Le traitement de la reverbe est une chose assez complexe et difficile et les productions amateurs en home-studio comportent très souvent des erreurs à ce niveau-là et cela les place alors dans le "cheap et amateur".
Écoutez une production professionnelle et vous aurez toujours l'impression d'y être, d'en faire partie (de presque pouvoir toucher les musiciens) et vous pouvez facilement imaginer (et visualiser) ce que vous entendez. Dans un mix amateur, vous entendrez tout de suite la reverbe ( trop longue ou trop métallique etc...) et si vous fermez les yeux, vous n'y êtes pas du tout. L'espace est loin et brouillon, rien n'est placé et c'est le bordel !
Le premier point c'est bien sûr la qualité du processeur. N'espérez pas tirer quelque chose de valable d'un petit processeur d'effet intégré dans une console à deux balles . Ça suffira peut-être pour mettre un peu de reverbe ou de delay pendant un concert mais ça s'arrête là. Sans vouloir aller à fond dans le "pro" et de dépenser des fortunes pour des appareils que vous ne saurez peut-être même pas maîtriser (un M300 de Lexicon coûte 5000 €, un 960 coûte pas loin de 20000 € !!), le juste compromis - et adapté à vos besoins - existe !
Le deuxième point concerne la quantité. L'erreur de débutant est de toujours trop en mettre ; il faut donc apprendre à doser avec bon goût et finesse. À mon avis, il faut au moins deux reverbes et un delay pour un travail cohérent (suffisant en concert live) ; le top serait de disposer de trois reverbes et de deux ou trois delays (en production studio ou home studio). Je parlerais des delays et échos un peu plus loin et je resterai pour l'instant sur la réverbe.
Il n'est pas du tout nécessaire de récréer pile-poil un environnement naturel avec le processeur, mais l'ensemble doit rester cohérent et compréhensible pour le cerveau. Donc, si vous mettez une pauvre reverbe (cheap et longue) un peu partout sur chaque instrument, le tout va sonner cheap et bizarre. En mélangeant judicieusement différentes sortes de réverbe, vous arriverez non seulement à créer un espace sonore dans lequel vous placerez vos instruments et voix mais aussi et surtout, vous épaissirez le son de l'ensemble.
Quelques conseils pratiques :
- Utilisez des reverbes courtes (ou avec gate) et denses pour les instruments percussifs avec un pre-delay assez court (genre 8 à 10 msec) ou sans pre-delay.
- Les instruments solos et les voix supportent bien des réverbes plus longues mais n'en mettez pas trop - un delay rend très souvent un meilleur service, ou sinon, en général une réverbe moins dense donne de meilleurs résultats sur la voix.
- Les vents aiment bien la réverbe et il n'y a pas de conseil universel. Une flûte peut sonner superbe avec une "hall" assez longue mais mate, un saxo peut bien sonner avec une room dense et puissante, un sax tenor peut être enrichi avec une plate et une couleur un peu artificielle, ou avec une chamber très claquante ; tout dépend du goût de chacun.
- Une reverbe pour la cohérence de l'ensemble peut être bien utile ; on choisira une reverbe chaude sans trop d'aigus et qui ne doit pas être top longue. On pourrait partir sur une hall avec un decai d'environ 1,2 sec et un filtre qui atténue au delà des 8 kHz, le tout sans pre-delay et sans early reflections). Ce genre de reverbe peut être appliquée un peu partout (mais pas impérativement !) en situation enregistrement, (car en live ça n'est pas très utile), mais doit être dosé très prudemment.
Il peut être utile et intéressant de placer des reverbes séparément à gauche et/ou à droite ; par exemple si vous avez une guitare à droite, placez sa reverbe uniquement à gauche ; l'ensemble sonnera moins diffus que si l'effet se trouvait en stéréo.
Comme je l'ai dit déjà plusieurs fois, le premier souci doit être celui de la cohérence de l'espace sonore que vous êtes en train de créer, mais le fait d'assembler différentes sortes de réverbes n'est pas du tout gênant en soi, bien au contraire : cela aidera à créer un espace riche, même s'il est artificiel en quelque sorte. Cohérence veut dire qu'on doit faire attention à ne pas déchirer l'ensemble, car la réverbe crée aussi de la distance. Si vous mettez trop de réverbe longue sur une batterie ou sur une voix, vous allez l'expédier au fin fond du mix et ce n'est pas bon du tout. Une caisse claire, traitée avec une hall par exemple ne doit pas reculer de quelques mètres pour autant, mais la frappe doit juste créer quelques rebondissements pour avoir l'impression de la profondeur de l'espace sans que l'instrument ne se trouve au fond.
Le non respect de cela est l'erreur N°1 du débutant et conduit immanquablement à ce qu'on entend si souvent dans les "home productions" ; c'est-à-dire : un petit son lointain et brouillé, avec une curieuse reverbe entre salle de bain et eglise. Apprenez à doser avec finesse et délicatesse, et à choisir les bonnes réverbes de base avec la couleur correspondant aux besoins de l'ensemble.
Echos et Delays | |
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Le delay est très souvent sous-estimé et il peut rendre de très fiers services pour la spatialisation des sons et la création d'espaces sonores. Il peut très souvent remplacer avantageusement la réverbe. N'oublions pas que la réverbe n'est au fond rien d'autre que des échos qui se mélangent tellement qu'on ne les distingue plus séparément. Un aspect important de la réverbe est ce qu'on appelle les "early reflections" (ER), les premières réflexions. Il s'agit tout simplement des premiers échos qui sont renvoyés par les murs (ou autres obstacles) vers nos oreilles avant que la multitude des échos suivants ne crée un mélange qui devient ensuite la réverbe. Cela se passe évidemment très vite et l'on ne peut pas distinguer les uns des autres, mais soyez sûrs : le cerveau les capte, les distingue et les analyse très bien.
Certains processeurs proposent des early reflections comme effet à part entière et paramétrable, mais on peut aussi utiliser un delay pour les simuler (pauvrement car les algorithmes ER sont en général très complexes et ne se résument pas à deux ou trois échos). Le mieux serait d'avoir un multi-tap delay, où l'on peut programmer librement chaque répétition. On sait que le son met environ 3 msec pour parcourir une distance d'un mètre, et on peut donc simuler des espaces plus ou moins précisément. Mais généralement on règle le delay plus au moins au pifomètre en fonction de ce que l'on entend, car ce genre d'effets joue surtout beaucoup sur la couleur.
Un traitement d'early-reflection peut être très bénéfique sur la batterie (attention tout de même à ne pas rendre les échos trop audibles, désastreux pour le rythme) et la voix, surtout si on y met un poil de réverbe ensuite. Les ER du pauvre et encore largement utilisés aujourd'hui, c'est ce qu'on appelle le delay "stereo-spread". il s'agit d'un delay stéréo avec des temps différents sur les deux canaux. Exemple : 20 msec à gauche et 35 msec à droite (ou 15/20 ou même 30/50 etc). Avec les sons directs placés au centre, cela crée déjà une image pseudo stéréophonique. Expérimentez avec les différents temps et vous verrez que cela joue aussi sur la couleur. (à noter ; mettez le feedback à zéro ou du moins pas très fort, car cela devient vite un genre de flanger désagréable !) On peut aussi simplement doubler un son avec un écho très court. Exemple : le son direct se trouve à droite et on met un écho avec une seule répétition réglé à 40 msec à gauche, ce qui crée tout de suite un espace autour du son original.
Mais le terrain de prédilection pour les delays reste bien sûr la voix et l'instrument soliste (et même souvent les rythmiques). C'est absolument incroyable ce que l'on peut faire avec des échos bien dosés (et souvent multiples). Et bien que souvent ces échos semblent tout à fait dérangeants et irréels en écoutant le son isolé, ça prend toute son importance dans l'ensemble où l'écho disparaît pratiquement pour laisser place à une suggestion et une image d'espace.
Un simple exemple : appliquez un delay de 250 ou 300 msec avec 3 ou 4 répétitions à la voix lead sans autres effets. Dans un mix global vous n'entendrez plus les échos mais une sorte de réverbération fine et délicate ! Un simple slap-back (c'est-à-dire 1 ou 2 répétions de 120 msec) sur un saxo peut faire une forte impression et épaissir le son sans l'embrouiller. Il est évident que la meilleure façon de caler le temps du delay est de se baser sur le tempo du morceau. Presque tous les processeurs d'aujourd'hui ont une fonction tap delay ce qui évite de devoir calculer les valeurs. Sur la voix, un delay calé sur la noire est presque toujours une bonne chose. Parfois la croche (ou même la double-croche) peut donner de meilleurs résultats ; et pour les effets un peu spéciaux, on choisira la blanche. N'hésitez pas à essayer aussi les triolets et autre noires et croches pointées ; ça le fait parfois superbement...
Beaucoup de processeurs permettent également de décaler un canal par rapport à l'autre, ce qui permet de créer une sorte de stéréophonie. Les petites différences (entre 1 et 10 msec) joueront sur la phase et créeront donc des effets subtils ; les différences à partir de 30 msec commencent déjà à créer des delays distincts sur les deux canaux, et donc plus spectaculaires.
Un effet très intéressant est créé avec ce qu'on appelle le pan delay. Un delay dont les répétitions basculent sans arrêt de gauche à droite et vice versa. Pour les delays très courts (en dessous de 120 msec) l'effet des echos gauche/droite devient diffus et crée un espace presque comme la reverbe. À partir de 200 msec on distingue bien les différentes réflexions et l'effet est un peu artificiel. Ça le fait encore bien sur un solo de guitare mais déjà moins sur une voix par exemple.
La Phase | |
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Le traitement de phase (on parle aussi de la corrélation stéréophonique) est devenu quelque chose d'important qui permet entre autres de recréer des espaces virtuels en 3-D, comme pour le Dolby-Sourround et le 5.1. Je n'approfondirai pas ce sujet (car je ne le connais pas assez) mais sachez ceci : en mix stéréo, plus la différence de phase entre les canaux gauche et droit sera grande, plus le champ stéréophonique sera grand lui aussi, parfois même jusqu'à devenir artificiellement énorme !
Mais en même temps ce mix devient de plus en plus en plus incompatible pour une écoute en mono ! Ne riez pas, car même si les magnétophones et autoradios des années 70 ont pratiquement disparu aujourd'hui, beaucoup de stations radio diffusent toujours en mono (les AM par exemple), et dans certains contextes on écoute aussi en mono, même sur des systèmes prévus pour de la stéréo.
Il est donc impératif de garder la "compatibilité mono" de vos mix, sinon vos oeuvres risquent de perdre du son à l'écoute, certaines deviennent carrément minables. Une grande différence de phase entre les canaux provoque l'élimination de certaines bandes de fréquences et l'amplification de certaines autres au cas où on mélange les deux en mono, et ça dénature le son très fortement.
À noter: Si vous comptez de presser votre oeuvre en Vinyl , il est carrément impératif d'avoir les deux canaux absolument en phase sinon le pressage ne sera pas possible !!
Les Modulations | |
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Comme je l'ai déjà dit juste en haut, un delay très court (entre 1 et 15 msec) jouera sur la phase du signal et peut donc créer des effets subtils, car le cerveau capte et analyse parfaitement les incidents de phase. Les effets de modulation (phaser, chorus, flanger etc...) utilisent ces delays pour créer ces couleurs si particulières. (un chorus très souvent avec des temps de delay en dessous d'une milliseconde et sans cesse variables ; un flanger plutôt avec des temps entre 1 et 5 msec et de nombreuses répétitions).
Ces effets peuvent bien sûr être utilisés pour créer un espace, mais il faut y aller doucement et avec bon goût, car la couleur si intense peut facilement déteindre sur l 'ensemble du mix ou au moins dénaturer certains sons (notamment la voix).
Dans les années 70 et jusqu'au début des années 80 le flanger (souvent produit artisanalement avec des magnétophones à bandes) était couramment (parfois même sauvagement) utilisé pour enrichir l'espace sonore. Aujourd'hui, cette manie de mettre de la modulation partout a pratiquement disparu, mais ça peut toujours le faire pour un truc précis à un moment donné.
À l'époque on en mettait partout et même sur les voix ! Écoutez Hendrix, Sweet Smoke, Iron Butterfly, King Crimson, ZZ-Top (exemple pour la voix : cheap sunglasses). Aujourd'hui on utilise les effets de modulation surtout en effets spéciaux (sur la guitare par exemple) mais aussi pour enrichir d'autres effets. Une réverbe sur laquelle on met du chorus ne sonnera plus naturelle mais peut donner des sons riches et étonnants. Un flanger qui sera appliqué uniquement sur le delay donnera un effet intéressant sur la couleur du son traité sans pour autant dénaturer le son original etc...
L'Espace et le Mix | |
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Vous l'aurez compris maintenant - du moins je l'espère : Pour créer un espace sonore, il ne suffit pas de mettre un peu de réverbe partout mais c'est un processus assez complexe qui inclut de nombreux paramètres et plusieurs effets. Comme je l'ai dit plus haut : en concert live on se contentera de deux reverbes et d'un delay (deux multi-effet du genre MPX ou TC-Electronics le feront parfaitement). Le delay peut même être en mono, ça n'a pas trop d'importance. En situation studio et enregistrement, il faut y mettre un peu plus quand même mais grâce aux solutions logicielles (plug-in) vous n'êtes pas obligé de vous ruiner pour autant.
- Quelques conseils simples pour un mix live:
Soyez efficace sans trop de fioritures. Cherchez un emploie simple et efficace des effets, qui s'adapte à la situation du concert et à la salle (ou l'extérieur), sans faire des calcules compliqués et inutiles. Dosez avec bon sens, mais sans timidité.
Répartissez bien les instruments sur la largeur du panoramique.
Respectez le positionnement sur scène mais n'hésitez pas à exagérer. Exemple : certains fûts de la batterie peuvent très bien être placés à l'extrême, mais respectez le sens des overhead et le "gauche/droit" général.
Ordonnez l'espace en plaçant les instruments avec les panoramiques, tout en laissant dégagé le centre pour les sources les plus importantes (exemple Voix Lead, Grosse Caisse, Solo)
Préparez deux ou trois presets de réverbes pour rythmique avant le concert. Ces réverbes auront des temps de decay différents mais devraient se ressembler au niveau de la couleur. Il est possible aussi de choisir un algorithme de base (exemple une plate dense mais pas trop aggressive) et d'intervenir pendant le concert sur les paramètres "decay" et "HF-Damping" (atténuation des aigus)
Appliquez la reverbe en petit dosage un peu partout mais ne mettez rien sur les instruments à fort impact (grosse-caisse, basse ...), selon la réverbe choisie, les toms peuvent prendre une couleur désagréable.
Préparez sur un autre auxiliaire une autre réverbe chaude mais moins dense (genre Hall) pour la voix, une atténuation des aigus est fortement recommandée pour éviter le scintillement désagréable des réverbes artificielles. Le "pre-delay" peut se régler entre 40 et 80 msec (et pourquoi pas plus?...). Là aussi vous pouvez soit préparer plusieurs presets ou simplement vous aménager un accès direct au paramètres vitaux (pre-delay, decay et hf-damping) pour trouver les couleurs adéquates aux besoins pendant le concert.
Cette reverbe plus longue peut être ajouté aussi en petite dose à certains instruments rythmiques (caisse claire etc) ou aux micros d'ambiance (Over)
Préparez sur un autre auxiliaire le delay (avec un processeurs comme la M-One, le delay peut se gérer sur le même aux-send que la réverbe - très pratique).
Pour le delay vous avez besoin de pouvoir à tout moment accéder aux deux paramètres principaux que sont le delay-time et le feedback. Un bouton tap-delay est très pratique et se trouve aujourd'hui sur presque tous les processeurs. La possibilité de brancher un interrupteur externe ou un petit pédalier MIDI est une bonne option aussi. Si vous avez un appareil ancien sans la fonction "tap-delay" sachez que le tempo de beaucoup de morceaux se trouve aux alentours de 120 bpm , ce qui correspond à 500 msec pour la noire (ou 250 msec pour la croche)- si c'est du Ska, partez plutôt sur du 170 ou plus (350 msec pour la noire). Dans le temps, j'avais pré-calé mes delays sur 200, 400, 500 et 800 msec ce qui me donnait de bonnes bases que j'adaptais rapidement aux besoins individuels. Aujourd'hui un appareil comme le D-Two de TC-Electronics offre absolument tout ce dont on pourrait avoir besoin, et au plus simple accès.
Changez les réverbes et delays entre les morceaux et Essayez de créer des ambiances différentes pendant le concert ; surtout n'appliquez pas le même delay sur la voix du début à la fin ! Ça fait nul et bricolo.
Ne fatiguez pas le public avec une avalanche d'effets trop appuyés.
N'oubliez jamais(!!) de muter ou au moins de baisser les retours d'effets entre les morceaux. Rien de plus désagréable que d'entendre une annonce à la voix caverneuse ou un merci-erci-erci-ci-ci-ci interminable... !
- Quelques conseils simples pour un mix studio :
Soyez innovateur, expérimentez, laissez vous aller et suivez votre intuition tout en restant vigilant. Enregistrez et comparez et réécoutez après une pause.
Ordonnez l'espace en plaçant les instruments avec les panoramiques, tout en laissant dégagé le centre pour les sources les plus importantes (exemple Voix Lead, Grosse Caisse, Solo).
Essayez de créer des effets naturels sans utilisation de processeur. Par exemple, en enregistrant plusieurs fois le même son (effet chorus), ou en plaçant des micros d'ambiance (effets réverbe) ou encore en plaçant des obstacles réverbérants (effet delay) - genre panneau en bois ou métal, ou un miroir - dont vous pourrez également enregistrer les réflexions avec des micros ambiance.
Essayez de jouer sur la phase de certaines prises en les déplaçant de quelques millisecondes (ou quelques dizaines d'échantillons) en avant ou en arrière ; mais attention, c'est une opération assez délicate et elle peut donner des résultats plutôt catastrophiques si c'est mal fait ; allez y donc doucement (et après sauvegarde préalable de l'originale!) en comparant ensuite avec l'original.
Essayez d'enregistrer par exemple la réverbe, une fois qu'elle est calé, sur deux pistes, pour pouvoir l'utiliser comme une source sonore (traitement d'autres effets dynamique ou modulation ou reverse etc...) - un delay ou une réverbe à l'envers peuvent donner quelque chose de très étonnant.
Vous pouvez utiliser une réverbe passe partout, mate et chaleureuse pour corréler l'ensemble (pas forcément besoin d'en mettre partout, mais ça peut aider à corriger légèrement le placement d'un instrument).
Empilez plusieurs effets mais en dosant très très doucement. Ainsi on peut mettre sur une voix un peu de reverbe générale, un stéréo-spread ou des early reflections, un delay calé sur la croche et puis une réverbe longue mais très peu dosée.
Restez attentifs au son de l'ensemble . L'espace ne doit jamais sonner caverneux, ni trop sombre , métallique ou réverbérante. L'effet doit juste insinuer une sensation d'espace sans que la réverbe vous saute aux oreilles (comme c'est malheureusement souvent le cas)
Le Casque
Je suppose, que beaucoup d'entre vous travaillent avec un casque ; voisinage oblige et puis les jeunes d'aujourd'hui c'est la génération des walkmans, pod's etc.. tennis aux pieds et forcément un casque aux oreilles:o)) - mais soyons équitable: moi aussi, je passe une bonne partie de ma vie avec un casque sur la tronche!! On ne le dit pas assez souvent : si possible, ne mixez pas au casque mais en réel à l'air libre, avec des écoutes de qualité. Il y a beaucoup de manipulations (d'effets) qui semblent bizarres au casque (surtout au niveau de la stéréophonie) et qui deviennent cohérentes et riches dès qu'on écoute l'ensemble à l'air libre. D'un autre côté, vous pouvez avoir affiné des reverbes et effets au casque au poil de cul, et une fois écouté sur les enceintes, ça ne donne plus rien. Le placement des instruments au casque ne donnera jamais la même chose en écoute réelle sur des enceintes.
Les raisons sont assez simples, mais peut-être pas évidentes.
La relation du son entendu (par l'oreille) et celui, ressenti (par le corps et la boite crânienne) n'est plus pareille; et cela fausse donc et les données et les conclusions du cerveau.
Les réflexions de la tête (qui se trouve normalement et naturellement entre les oreilles - sic!) et de l'environnement sont totalement exclues, ce qui isole les oreilles dans l'espace, ce qui n'est pas le cas dans la nature - sauf peut-être (en partie) dans un désert comme le Sahara, - mais qui écoute un mix en plein milieu du Sahara ??.
Par la même raison, la distance entre les deux oreilles n'est plus de 20 cm, mais devient virtuellement infini.
Les gains des sources sont reçus différemment, puisque les sources se trouvent maintenant réellement à quelques centimètres du système auditif (et non plus à de distances réelles et distinctes comme dans la réalité).
Notre système de perception est telle qu'on focalise facilement l'écoute, c'est-à-dire qu'on a l'impression d'entendre par exemple une source (un son) plus forte que l'autre (bruit sans importance) parce que la première nous semble plus importante, sans que le premier son soit réellement plus fort. Cette focalisation devient extrêmement artificielle à l'écoute sur casque à cause de l'isolement, et cela vous fera commettre des erreur à coups sûrs.
Le fait d'écouter au casque rapproche les sources irréellement de nos oreilles et la perception auditive est du coup faussé ainsi que les résultats que le cerveau essai d'en tirer (ça crée un genre de Sahara irréel et virtuel dans la tête). Au pire, vous entendrez la source en plein milieu de votre tête ce qui est naturellement im-po-ssible!!! Les histoires de différence de gain et de phase ne correspondent plus à la réalité et l'image sonore est donc forcément faussé.
Un petit exemple : Essayez l'astuce de mettre un son tout à fait à droite et un delay de 20 msec tout à fait à gauche. Écouté en réelle, cela donne un son plus épais et plus riche. Ecouté au casque, l'effet disparaît et on entend pratiquement que le son de droite. Vous aurez le même effet trompeur avec un stereo-spread, qui donne des résultats vraiment différents selon l'écoute.
Autre exemple : le dosage d'une reverbe ou d'un delay peut sembler exagéré au casque et devient tout naturelle dans une écoute à libre.
Autre exemple : Écoutez une simple source mono au casque. Le son entendu et ressenti se trouve soit tout en haut sur votre crâne, soit carrément à l'intérieure de la tête mais jamais devant vous, comme c'est le cas avec une écoute traditionnelle. Donc, si vous êtes contraints de travailler au casque, vérifiez et validez toujours votre travail sur des écoutes normales à l'air libre.
À noter : Le travail au casque a son utilité et sa place pour les vérifications etc (surtout en live) ou pour l'élaboration de mélange d'effets ou de sonorités. Essayez donc de trouver le bon compromis entre les deux façons d'écouter.
Création et Conclusion | |
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Écoutez attentivement les CD en éssayant de décrypter les diverses possibilités de placement par les panoramiques et les divers effets. Sur le premier disque d'Eddie Van Halen par exemple, la guitare était tout au long du disque placée sur l'extrême droite et ça ne choquait pas du tout. L'ingé son avait tout simplement rééquilibré le tout en plaçant une réverbe forte et dense de l'autre côté. Écouté au casque, ça peut faire un peu bizarre mais écouté sur des enceintes disposées en stéréo, c'est parfaitement cohérent et crédible, et : en plaçant la guitare toute seule sans les effets réverbérants elle gagne en présence, clarté et puissance. Slash, par exemple, double ou triple toujours ses guitares en les plaçant presque toujours aux extrêmes gauche et droite (et sans beaucoup d'effets externes) ce qui donne un son très riche, complexe et puissant tout en laissant le centre parfaitement dégagé pour la grosse-caisse la caisse claire et la voix. Les voix de choeur sont également très souvent reparties très à gauche et très à droite sans trop de réverbération ce qui donne un effet de proximité et une impression de complexité. Doublez ou triplez les voix de choeur et placez les différentes prises judicieusement pour gagner en richesse.
Imaginez d'avoir enregistré un arpège avec une guitare acoustique. Au lieu de le placer au centre et d'y appliquer un chorus pour donner une impression un peu plus riche (et pour la stéréo), réenregistrer le même arpège encore une fois ou deux et placer toutes ces prises à gauche et à droite. Vous vous retrouverez avec un effet chorus beaucoup plus riche et naturel tout en dégageant une fois de plus le centre pour la future guitare solo ou le chant.
En conclusion, on peut donc dire qu'un espace sonore n'a pas forcément besoin d'être naturel, par contre il a besoin d'être cohérent et compréhensible par le cerveau. Une peinture par exemple, n'a pas besoin de représenter des humains ou la nature; elle peut être perçu comme belle, puissant, angoissante, tendre etc etc, même s'il n'y a que des formes et des couleurs sans qu'on puisse vraiment comprendre sa nature. Si l'espace est bien coordonné, le cerveau saura faire les corrélations nécessaires - ou, à l'encontre, conclure à un indéchiffrable bazar coloré ! Un son ou une musique sans son espace est orpheline et forcément pauvre, la meilleure mélodie n'y changera rien! Le meilleur conseil global que je pourrais donner c'est d'essayer de rendre les effets inaudible en sorte qu'ils sugèrent et créent une sensation et une ambiance plutôt que de faire entendre un delay, une reverbe, une modulation => c'est une histoire de dosage et de réglage.
Les Processeurs | |
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Voici quelques références de processeurs de qualité (et encore abordables):
TC Electronics M 300 : Le premier prix (200 à 250 €). Un très bon outil pour les petites bourses, très utile , facile d'utilisation et de très bonne qualité. Seul hic: les fonctionnalités et paramétrages sont assez limités, mais cela peut même être un atout pour ceux qui n'y connaissent pas grand chose (on branche et ça sonne).
TC Electronics M-One : Le "must" pour l'utilisation live. Ce processeur propose actuellement le meilleur rapport qualité-prix du marché (autour de 500 €) et il est absolument décoiffant (pour son petit prix!). On peut utiliser deux effets stéréo en même temps, soit sur un auxiliaire, soit sur deux auxiliaires. On dispose donc réellement de deux processeurs. Les fonctionnalités sont déjà pro et les effets de très bonne qualité.
TC Electronics D-Two : Un superbe outil pour les delays, échos et modulations. Je le conseille chaudement, pour tous ceux qui cherchent des alternatives aux éternelles reverbes, reverbes, reverbes....À noter: le D-Two doit être considéré comme un complément à un processeur de reverbe. Il ne le remplacera pas tout à fait.
TC Electronics M 3000 : c'est le grand frère de la M-One et c'est déjà la grande qualité; la classe avec un prix en conséquence (2000 €). Ce processeur et un vrai concurrent au granbs Lexicons (PCM) - Le TC 4000 (à 3000 €) y met encore une couche supplémentaire.
Lexicon MPX 200 : Correspond au M 300. Un bon proc pour commencer.
Lexicon Alex et Reflex: Se trouve uniquement en occasion (100 ou 120 €). Très peu de fonctions et de mémoires, mais un superbe son, très chaud. Un bon outil pour commencer ou en supplémentaire.
Lexicon MPX 550 : L'equivalent d'un M-One, avec une couleur de reverbe un peu différente du M-One. Je dirais un peu plus chaleureux, déjà plus en direction Lexicon. Par contre quelques fonctionnalités en moins par rapport au TC.
Lexicon MPX 1 : Aahhh! Avec le MPX 1 on est déjà dans cour des grands. Ce processeur a déjà le son de ses grand frères (les PCM) et ne coûte pas encore trop cher. Il est quand même bien supérieur à un M-One. Ses paramétrages et fonctionnalités semblent sans fin et c'est un vrai outil pro sans aucune concession. Ma version du Nirvana au moindre coût: un MPX1, un M-One et un D-Two (et un petit Alex ou Reflex pour les petits travaux)!
Lexicon PCM : Les PCM 81 et 91 sont évidemment de grand standards avec une qualité sonore exceptionnelle, mais qui coûtent aussi leurs prix (dans les 3000 €) . Parfois on trouve d'anciennes versions (PCM 70 ou 80) en occasion pour pas trop cher.
Yamaha : Les SPX (90, 900, 990 etc) sont de véritables standards en utilisation Live. Le son est de bonne qualité (mais sans plus! - je préfère du Lexicon), et les nombreux effets et fonctionnalités en font un outil idéale en live. Depuis la SPX 990 (la dernière génération et la 1000), on peut également stocker ses presets sur une carte externe ce qui est très pratique en tournée etc.
En informatique, les Plug-in des Waves semblent presque incontournables, tellement la qualité est bonne. Mais il en existe évidemment de nombreux autres softs très très bons. Je ne suis pas assez dans ce créneau pour pouvoir vous conseiller. Personnellement, je me tiens aux Waves depuis des années et je suis parfaitement heureux et satisfait.
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