Digidesign Pro Tools LE 7.4
31 janv. 2008 - par -i snor
Le nouveau Pro Tools 7.4 introduit le concept tour à tour appelé Elastic Time ou Elastic Audio, un nom par ailleurs déjà utilisé dès ses débuts par Ableton pour son séquenceur/tracker Live. Ses concepteurs affirment que le principe en est révolutionnaire et qu'il va changer pour de bon notre manière de composer. Affirmation un brin abusive ou révolution numérique ? Réponses...
Rappel | |
-
Pour mémoire, Pro Tools existe en 3 versions : HD (pour les possesseurs de cartes et interfaces HD), LE (pour Digi003 et 003-Rack, Digi002 et 002-Rack plus séries MBox et MBox2) et M-Powered (pour l'ensemble des cartes M-Audio). L'intérêt et l'inconvénient de ce séquenceur haut de gamme réside dans son intégration totale hardware + software, qui a fait son succès tout en perturbant parfois musiciens et producteurs par son côté exclusif.
En effet les cartes sons et surfaces de contrôle Digidesign n'ont longtemps servi qu'avec Pro Tools. Disons que, mis à part le système HD, ce temps est révolu puisque les cartes sons en question sont équipées de drivers Asio et CoreAudio corrects depuis un moment déjà. Impossible par contre de travailler sur Pro Tools avec une interface Motu ou RME en revanche : on entre chez Digi comme en religion, et c'est un choix dont on se défait difficilement.
Point de départ | |
-
Pro Tools 7.4 est disponible pour les systèmes Pro Tools|HD sous Windows XP et Mac OS X 10.4, pour les systèmes Pro Tools LE et M-Powered sous Windows XP, Vista et Mac OS X 10.4. La compatibilité Windows Vista et Mac OS X 10.5 (Leopard) devrait être annoncée par la suite.
Nous l'avons testé sur un PC portable doté d'un biprocesseur Intel Core 2 Duo cadencé à 2 GHz, avec 2 Go de Ram, une Digi 002-Rack et un disque dur externe raccordé en Firewire. On n'hésitera pas à se renseigner sur la DUC (Digidesign User Conference) avant de se lancer dans l'aventure Pro Tools, les configurations requises étant plutôt spécifiques et certains ordinateurs ne faisant tout simplement pas l'affaire. Là, les conseils des uns et des autres feront gagner un temps précieux et probablement pas mal d'argent à celui qui fera l'effort de les lire.
Pour rappel, le soft Pro Tools LE est très proche du soft Pro Tools HD, et est censé sonner à l'identique au final. Bien entendu, les cartes sons et convertisseurs ne sont pas les mêmes, mais à part ça quelles sont les différences ? D'abord le mixeur du HD fonctionne en 48 bits fixed point (soit deux fois 24) et celui du LE en 32 bits floating point, ce qui change beaucoup de choses dans la gestion du mix. En HD, le nombre de pistes est illimité alors que le LE n'en dispose que de 32 (48 avec les bundles Music Production Toolkit ou DV Toolkit 2). Le HD peut utiliser par ailleurs des plug-ins TDM et HTDM (gérés par les DSP des cartes HD et Accel) en plus des plugs RTAS et AudioSuite, ainsi que d'une latence nulle et compensée en tous points, y compris les entrées et sorties vers le hardware externe. Le HD dispose enfin de fonctions de post-production étendues (disponibles pour la plupart pour LE avec l'onéreux bundle DV Toolkit 2) et intègre des options vidéo, des consoles haut de gamme et des possibilités de mise en réseau incomparables…
Certes ça fait pas mal de différences au final, mais le prix n'est pas le même. Toutes ces versions sont compatibles les unes avec les autres, et les passerelles Mac/PC sont fonctionnelles.
Elastic Audio | |
Nous n'entrerons globalement pas dans le détail des différences entre les nouveautés des diverses versions, finalement quasi identiques dans leur évolution vers la 7.4, si ce n'est que la version HD bénéficie d'évolutions spécifiques en terme d'intégration de Media Station, D-Control, D-Command et HD Sync. Sans ça, c'est bien d'Elastic Audio qu'il s'agit essentiellement, et donc nous allons parler d'Elastic Audio.
Alors, qu'est-ce, l'Elastic Audio ? Et surtout en quoi ce principe est-il nouveau par rapport à Acid dont les fichiers sont parfaitement intégrés dans Sonar par exemple, Soundtrack/Garage Band/Logic et les Apple Loops ou Live et ses Warp Markers ? Eh bien c'est très précisément le même principe, mais avec une qualité annoncée nettement supérieure, cette petite touche qui manque toujours à Live 7 mais qui lui procure aussi ce son si caractéristique (dans le bon et le mauvais sens du terme).
Pro Tools 7.4 se veut le meilleur séquenceur du marché à ce niveau, et si on est récemment passé d'un algorithme de TCE moyen et vieillissant (Pitch Shift) à une nouvelle version en AudioSuite (Time Shift), puis au superbe X-Form basé sur l'algorithme Izotope Radius - hélas payant, il nous manquait un système digne de ce nom pour compléter l'excellent Beat Detective et son interface elle-même un peu datée. De même avec Pro Tools 7, Digidesign offrait la possibilité d'importer des fichiers Acid et Rex pour la première fois, et la déception avait alors été de taille : en gros on pouvait importer des boucles, mais elles étaient juste découpées selon les informations contenues dans le fichier. Pas de time-stretch des slices obtenus, ni de crossfades automatiques par exemple. Du coup dès qu'on changeait le tempo, les slices étaient bien calés mais se chevauchaient ou, pire, étaient entrecoupés de silences.
Cette fois, Digi nous promet la totale, et pas seulement sur ce type de fichiers : les Wav, AIFF et BWF sont gérés, ainsi que les MP3 et SDII pour peu qu'on les intègre dans la session d'abord - Pro Tools les enregistre alors en Wav ou AIFF. Nous voulions du temps réel ? Nous serons gâtés. En avant pour une session élastique !
Premier contact élastique | |
-
Afin de tester le système Elastic Audio nous allons dans un premier temps gérer l'ensemble des pistes sur la base de tics et non de samples, ce que les Préférences du soft nous proposent et que l'on peut modifier à volonté. Pourquoi ? Tout simplement parce que, même si les tics sont moins précis, ils ont l'avantage de suivre le Midi et non le temps, sur une base de 960 tics pour une noire dans Pro Tools contre 48.000 samples par seconde ici. Du coup nos boucles audio, quantifiées si nécessaire, pourront suivre le tempo ! Evidemment cette pratique n'est pas obligatoire mais bon, on teste l'Elastic Audio ou on ne le teste pas…
Commençons par l'Explorer intégré ou Workspace, à la recherche de loops. Les informations affichées y sont exhaustives (tempo et durée de la boucle entre autres), et nous permettent même d'ouvrir l'Explorer de Windows et d'y localiser le fichier choisi. Bien vu. On pourra y écouter nos sons à leur tempo d'origine ou au tempo de la session en choisissant l'un des 4 modes Elastic Audio (hors X-Form) après une analyse du fichier en question – un batch est possible. Et ça commence plutôt bien à en juger par ce que nous pouvons y entendre, en l'occurrence une boucle de Beat Box. Le mode Rhythm semble ici approprié mais nous y reviendrons…
On déplace ensuite le fichier directement dans la session ou dans la Region List sur la droite - si la session est vide un pop-up nous demande si on veut importer le tempo du fichier. Une fois le fichier dans la session, une icône nous indique que l'Elastic Audio est actif dans la fenêtre d'arrangement ainsi que dans la Region List, où deux versions du fichiers coexistent à présent : l'original et la version stretchée en temps réel. Si on change le tempo la boucle suit sans problème, et la qualité est d'emblée au rendez-vous. Seul souci, la boucle n'est pas franchement carrée… Pas de soucis, on va la quantifier !
Tout d'abord on va utiliser la nouvelle vue Analysis pour la piste, zoomer et vérifier que les marqueurs de type Warp sont bien placés, comme on le ferait dans le Beat Detective. On peut les déplacer, en créer de nouveau par double-clic ou en supprimer avec Alt-clic. Une fois ceci accompli on va ouvrir la fenêtre de Quantification (Event – Event Operation – Quantize), on choisit le groove qui nous plaît et le tour est joué ! A ce niveau Pro Tools va indubitablement plus loin que Live, dont les gens de Digi se sont largement inspirés… Surtout lorsqu'on sait que la quantification fonctionne désormais aussi pour les fichiers non élastiques, dès lors qu'ils sont découpés en slice ! Efficace et diablement simple.
Une série de points forts | |
-
On peut en fait utiliser l'Elastic Audio sur n'importe quelle piste audio, qu'elle soit basée sur les tics ou les samples. Simplement en mode tic, l'ensemble suivra un éventuel changement de tempo, ce qui est loin d'être universellement utile bien sûr. Mais aussi étonnant que cela puisse paraître, avec ce que Pro Tools 7.4 nous propose, Acid, Live et autres Garage Band ont du souci à se faire dans le monde de la production electro/techno, et ce pour quatre raisons :
D'abord Pro Tools 7.4 offre un algorithme de détection de transitoires largement amélioré en mode mono, rythmique et poly. Il est vrai que celui-ci se comporte admirablement bien avec à peu près n'importe quel type de matériel audio, et que les corrections à faire sont généralement peu nombreuses. Une fenêtre de « propriétés élastiques » est en outre disponible dans le menu Regions, et là c'est Byzance : on peut modifier le tempo, la métrique et la durée musicale de notre sélection, en doubler ou diviser le tempo par 2 autant de fois qu'on le veut (comme dans Live, tiens, tiens…), en modifier le gain et enfin la sensibilité afin de modifier l'apparition de marqueurs Warp !
L'ensemble fonctionne vraiment très bien et le Beat Detective (pour HD ou LE avec Music Production Toolkit), ainsi que la fonction Tab to Transient ont également été améliorés, ce dont on ne peut que se réjouir. On se déplacera donc au zoom parmi les transitoires d'une simple touche de tabulation, avec Ctrl pour revenir en arrière. Plus pratique et précis que Live à ce niveau, sans aucun doute.
Ensuite les cinq modes Elastic Audio proposés (Polyphonic, Rhythmic, Monophonic, VariSpeed et X-Form) sont franchement convaincants. On les sélectionne pour une piste à l'aide d'un menu situé à gauche, et on peut les modifier ou les retirer à tout moment. Le mode Polyphonic est valable pour tout et offre un unique réglage de suivi d'enveloppe. Plus il est court, plus l'effet sera convaincant sur des percus. Plus il est long, mieux il marchera pour des pads. Le mode Rhythmic est le mieux adapté aux batteries et autres sons à fortes transitoires. Il offre un unique réglage de taux de Decay, qui détermine la quantité de son qui restera après fade entre régions. Très utile, notamment lorsqu'on utilise un tempo très lent et qu'on veut éviter les artefacts entre éléments percussifs. Le mode Monophonic fonctionne mieux pour les pistes ayant un contenu mélodique fort, comme les voix ou pistes de basse par exemple, et n'offre aucun réglage. Par contre il demande plus de temps d'analyse. Le mode VariSpeed lie le pitch au tempo façon sampler, et donne parfois des résultats surprenants : notamment après une quantification, on voit apparaître d'étranges mélodies…
Enfin le mode X-Form, dérivé du plug-in AudioSuite du même nom, est globalement le meilleur de tous mais ne marche pas en temps réel et demande de longs calculs. Il offre un réglage de qualité (low ou max) et un éventuel suivi de formant pour d'incroyables résultats en terme de qualité. Bref l'ensemble est largement copié sur Live, mais sans les fonctions granulaires et avec un meilleur son sur toute la ligne. Précisons que les fichiers Acid et Rex fonctionnent parfaitement cette fois, et que les changements de tempo sont un régal à suivre en audio.
On peut choisir de travailler en temps réel (sauf pour le mode X-Form) ou en rendu, ce qui économise des ressources. Le temps réel porte bien son nom, et permet un travail pour le moins impressionnant de fluidité. Le rendu peut quant à lui être très long mais salvateur pour notre ordinateur (les fichiers temporaires seront enregistrés dans un nouveau répertoire Rendered Files), et il donnera souvent les meilleurs résultats avec le mode X-Form. A noter, lorsqu'on décide de désactiver l'Elastic Audio pour une piste, une fenêtre nous propose d'enregistrer sur disque les régions retravaillées en audio, fades compris (Commit) et de remplacer l'ensemble de la piste par le résultat obtenu avant désactivation. Les Playlists seront également affectées, on ne fait pas dans le détail ! Les réglages d'Elastic Audio s'appliquent toujours pour l'ensemble d'une piste. Donc pour une variation sur une région isolée on créera une nouvelle piste, et là les bundles et leurs 48 pistes stéréo feront la différence en version LE.
En plus de la vue Analysis de nos pistes, extrêmement utile notamment pour quantifier l'audio comme on l'a vu plus haut, on dispose d'une vue Warp destinée à retravailler nos pistes élastiques à la main. On y trouve 3 types de marqueurs : les Event Markers, qui apparaissent grisés, indiquent les événements audio, et on ne peut les créer, déplacer ou supprimer qu'en vue Analysis ; les Warp Markers, marqués avec un triangle en bas, positionnent l'audio sur la grille temporelle à la façon de Live. On peut les créer, les déplacer et les supprimer à volonté (le clic droit est ici utile à tous moments) ; les Tempo Event-Generated Warp Markers enfin, non éditables et qui indiquent un changement de tempo et sont indiqués par un losange en haut. Quant au Warping, il s'effectuera lui aussi de 3 façons : télescopique, en accordéon et à la sélection…
Revenons un peu sur ce dernier point. Le Warping télescopique est fait pour caler à la main un morceau complet sur le tempo d'une session par exemple, sachant que l'option Conform to Tempo permet parfois de le faire automatiquement. On crée un unique Warp Marker sur le premier temps du morceau, on déplace ce marqueur sur un point de la grille (le début d'une mesure a priori), et là tout devient simple : on prend par exemple le marqueur d'événement situé sur le premier temps quatre mesures plus loin, on le déplace sur son équivalent dans la session et l'intégralité du morceau se cale de même, avec un premier temps qui ne bougera pas, façon Acid, mais en mieux.
Et ça fonctionne parfaitement, pour des musiques calées au tempo bien sûr. Le Warping en accordéon fonctionne de même mais en prenant un point situé au milieu du morceau : ce point restera fixe mais tout ce qui se situe avant ou après sera étiré ou compressé. Magnifique, et de voir ça en temps réel laisse sans voix. Attention aux manipulations hasardeuses toutefois, l'usage des divers outils doit être intégré dans ce processus tant il est facile de détruire son propre travail par quelques clics malencontreux : Pro Tools 7.4 LE ne possède toujours que 32 undo, et ils sont vite atteints dans ce type de tâches…
Enfin le Range Warp fonctionne entre deux marqueurs, façon Live : on y place un troisième marqueur et on le déplace à volonté, ce qui étire d'un côté et compresse de l'autre en suivant la grille ou pas.
Attention les yeux, on peut également appliquer ce système à une sélection entière, ce qui la maintient en l'état mais warpe autour d'elle. Idéal pour modifier des sections rythmiques ou créer des effets spéciaux. Ceux-ci seront moins caractéristiques que dans Live toutefois, soit moins prévisibles et souvent moins musicaux du fait… de leur meilleure qualité ! Disons qu'on ne peut pas tout avoir. Par ailleurs des réglages extrêmes mettront notre processeur rapidement à genoux, on sera donc forcé de travailler au rendu. Mais quelle claque de trouver ça dans Pro Tools !
Voici donc quelques exemples audio :
Beat box n°1, au tempo de 120 BPM et mal calée.
Beat box n°1, même tempo mais quantifiée en mode Rythmic.
Beat box n°1, même tempo avec décalages rythmiques en Range Warp.
Beat box n°2, au tempo de 102 BPM et mal calée.
Beat box n°2, quantifiée en mode Rythmic et passée à 120 BPM.
Guitare électrique son clair de base, à 120 BPM et mal calée.
Guitare électrique son saturé avec Eleven, même tempo mais calé en mode Polyphonic.
Début de mixage avec les Beat box 1 & 2, la guitare saturée, un soutien rythmique fait avec le synthé Hybrid et un début de morceau tech passé de 135 à 120 BPM en Telescopic Warp.
La même chose avec une descente absurde de 120 à 60 BPM, très rude pour nos algorithmes ! La guitare est passée en mode X-Form, pas si mal si on considère l'énormité de l'écart.
La même chose avec une montée tout aussi absurde de 120 à 180 BPM. Ca tient le choc, sauf musicalement…
La même chose, avec sauts de 120 à 90 puis 150 BPM. Avec 30 BPM d'écart on a un résultat franchement correct, voire bon.
Tout n'est pas si simple… | |
-
Toutes ces modifications du concept même de Pro Tools posent bien entendu des problèmes. Ainsi lors de l'application d'effets AudioSuite la région élastique est rendue, l'AudioSuite est appliqué et la région obtenue est analysée à nouveau. Pareil pour l'épineux problème des fades et crossfades, qui sont si importants dans Pro Tools et dont Live se passe depuis toujours - et pour cause ! En effet le Time Stretch, quel que soit l'algorithme utilisé, modifie la forme d'onde de telle façon qu'avoir un fade automatiquement calé en fonction de la durée d'origine ne fonctionne souvent pas. Et c'est pire pour les crossfades, qui tiennent compte de régions différentes… On les appliquera donc de préférence en fin de parcours, une fois que les manipulations élastiques seront finies. Tout cela rend certes l'ensemble compliqué à gérer, mais explique aussi pourquoi Ableton ne s'est jamais encombré de fades.
Plus gênant, la notice nous informe que ce que nous voyons à l'écran est susceptible d'être inexact, l'Elastic Audio en temps réel n'étant pas figé (ah bon ?). Du coup on peut avoir des surprises, et des microfades (environ 1,5 ms) sont appliqués sans qu'on les voie entre régions dont le début et/ou la fin risqueraient de fluctuer. C'est un peu moins rassurant et marque une légère imprécision dans le processus. De même des clips peuvent intervenir entre régions, et il est alors conseillé de diminuer le gain au préalable. Enfin l'automation ne suit pas le Warping, et donc il sera vivement conseillé de procéder dans l'ordre lors de prochaines sessions : on enregistre, on travaille les parties élastiques puis on applique fades, crossfades et automations, sachant que le retour à un travail élastique demandera beaucoup de minutie pour être sûr de n'avoir rien oublié !
D'autres améliorations | |
-
De nombreuses améliorations d'ordre général de l'Audio Engine ont été faites pour permettre une gestion de l'Elastic Audio, des Samplers tels que Structure et des plug-ins RTAS, dans le Playback Engine notamment mais aussi dans les préférences. De même on trouve maintenant des indicateurs d'utilisation CPU séparés pour l'Elastic Audio et les plug-ins RTAS, qui à vrai dire ne nous ont pas convaincus par leur fiabilité. Un zoom continu fait également son apparition, ainsi qu'un sympathique et utile Midi In en entrée ReWire, qui prend également en compte l'automation. Ca n'a l'air de rien mais ça permettra un workflow décuplé pour les amoureux de Reason ou de Live…
Enfin de nombreuses évolutions sont à noter en ce qui concerne la vidéo, jusque là délaissée au profit du HD et de l'option DV Toolkit 2 pour la version LE, au prix rédhibitoire de 1364 euros, hélas. D'abord Pro Tools LE est compatible Avid, et ensuite avec un Avid Mojo SDI on peut mettre plusieurs fichiers vidéo dans une même piste, avec différents codecs, des playlists, insérer des espaces entre les vidéos, éditer un peu l'ensemble, etc. Rien que de très normal pour tout autre séquenceur digne de ce nom, sachant qu'il faut tout de même un Avid Mojo SDI pour cela, au prix de 1889 euros hors-taxe… À signaler enfin, l'option DigiTranslator 2 est disponible pour M-Powered… à plus de 500 euros.
Que manque-t-il finalement à ce système ? Peut-être bien une modification de pitch à la Acid, curieusement absente pour le moment, et qui nous comblerait définitivement. On devra pour le moment se contenter d'utiliser les plug-ins AudioSuite, et pour le coup l'acquisition d'X-Form (522 euros, eh oui) fera la différence…
Reste que l'Elastic Audio est un gros morceau, très gros même, par la qualité des algorithmes, l'algorithme de détection de transitoires amélioré, les Modes X-Form et VariSpeed, la quantification Audio, le travail en temps réel ou au rendu, les Warp View et Analysis View, etc. Il va falloir un moment pour digérer tout ça, aussi bien pour nous que pour nos processeurs.
Évidemment, il y aussi des manques et des reproches : ainsi, il n'y pas de travail sur le pitch équivalent à celui que l'on a pour le tempo, on est confronté à de petites imprécisions et complications (formes d'onde, fades et clips élastiques), on ne compte toujours que 32 undos en LE, et encore pas pour tout, la compensation de latence est toujours partielle et obscure en LE, il manque toujours une fonction Freeze, il faut retélécharger tous les plug-ins (!), et les options (DigiTranslator, Music Production Toolkit et DV ToolKit 2) sont toujours très chères, sans compter l'export MP3 toujours payant (20 €).
Mais on ne se plaindra pas, pour une fois que Digidesign prend les devants et va plus loin que ses concurrents ! Sony et Ableton ont du souci à se faire… Un update plus qu'essentiel.
-i snor
Prix catalogue :
Offert à l'achat d'une carte son Digidesign.
Pro Tools HD : mise à niveau standard : 191 € TTC.
Mise à niveau depuis Pro Tools HD 7.3 : 78 € TTC
Pro Tools LE/M-Powered : mise à niveau standard : 72 € TTC.
Mise à niveau depuis Pro Tools LE/M-Powered 7.3 : 48 € TTC.
Pro Tools LE et Pro Tools HD sont des produits Digidesign, distribués en France par Digidesign France.
A propos de l'auteur: -i snor
L'avis des membres | |
Acheter Digidesign
en ligne chez: |