Ambrosia WireTap Studio
15 déc. 2007 - par sleepless
On peut avoir besoin d'enregistrer de l'audio rapidement sur son Mac, qu'il provienne d'une carte son, d'une application interne ou d'internet, puis de l'éditer tout aussi rapidement. Dans ce cas, il est parfois pénible de lancer un Pro Tools, un Logic ou autre séquenceur ou éditeur, sans compter les inévitables routings, parfois complexes suivant la carte son utilisée, voire impossibles.On apprécierait alors une application simple, peu gourmande et d'une mise en œuvre légère. Si de plus, elle pouvait se doubler d'un éditeur innovant et non destructif, de la possibilité d'enregistrer simultanément deux sources et d'une gestion pratique des fichiers enregistrés...
C'est ce que propose Ambrosia avec WireTap Studio, nouvelle mouture de son logiciel WireTap Pro. Voyons si le logiciel tient toutes ses promesses.
Présentation | |
Machine de test
WireTap Studio 1.0.1
(Ambrosia)
Mac PPC G5 2 x 2 GHz
OS 10.5.1
4 Go Ram
ATI X800XT
RME HDSP PCI + Multiface
Mac PPC G5 2 x 2 GHz
OS 10.5.1
4 Go Ram
ATI X800XT
RME HDSP PCI + Multiface
WireTap Studio (WTS pour la suite) présente quatre fenêtres principales. Le Controller affiche les commandes Rec, Stop, Pause, le bouton Live Preview (on y reviendra), un menu déroulant permettant le choix des formats, un affichage temporel, deux petits vumètres, quelques boutons d'appel de fonctions/fenêtres (Preferences, Effects et Library). Enfin on trouve les deux "slots" d'entrée, qui permettent de sélectionner par menu déroulant deux sources audio, quelles qu'elles soient. C'est un des premiers points de différence par rapport à la concurrence.
Fenêtres | |
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La deuxième fenêtre d'importance est Recording Sessions. Une session regroupe l'intégralité des paramètres nécessaires à la définition et à la mise en route d'un enregistrement. On y retrouve donc presque toutes les fonctions de WTS : choix du format, de la destination, de la source, des effets et, fonction très intéressante, du Schedule, à savoir la programmation de l'enregistrement. Jour, mois, voire année, heure, minutes, secondes, tout est prévu, même la répétition, afin de récupérer une émission régulière sur internet, par exemple. Apprécions le fait que l'enregistrement se déclenchera si le Mac est en veille, et même s'il est éteint (un réglage à spécifier dans les Preferences de WTS).
Tout aussi appréciable est le fait de pouvoir lancer un script, ouvrir une URL ou un fichier avant l'enregistrement proprement dit (ainsi qu'après ce dernier), suivant un laps de temps allant de 5 secondes à 2 minutes. Dommage que l'on puisse définir soi-même ce temps de pré-processing, une ouverture d'un navigateur, d'une adresse, de Real Player et un buffering par exemple, pouvant parfois être plus long. Mais on compensera en avançant la programmation de l'enregistrement.
Cette page permet donc non seulement de créer une programmation complète, mais surtout l'équivalent de présets, à utiliser en fonction d'une application, d'une source, d'un format désiré, etc.
Troisième fenêtre, la WTS Library, très semblable à celle d'iTunes. On y trouve la liste des enregistrements effectués, classés sous le dossier générique Library, dans lequel on pourra créer des listes de lecture, des classeurs personnalisés.
À savoir : WTS "encapsule" les différents enregistrements dans un dossier WireTap Studio Library (dans Utilisateurs/Maison/Bibliothèque/Documents) qui ne peut s'ouvrir. Les fichiers ne sont donc pas accessibles directement (hors export). Choix particulier, mais qui se comprend très bien lorsque l'on prend en compte le principe d'édition du logiciel.
Autre gestion effectuée dans cette fenêtre, l'export direct (avec application de la compression de données, des Edits et des effets) vers huit destinations ou formats : stockage interne, serveur, iDisk, par Mail, Bluetooth, vers un iPod, iTunes ou un iPhone. C'est complet et très simple d'emploi, puisque le raccourci est paramétrable et que la sauvegarde ou l'envoi s'effectuent d'un simple clic sur l'icône. Autre possibilité (clic droit sur le nom du fichier) : on peut exporter le fichier Lossless ou regrouper l'enregistrement et l'historique des Edits dans un package au format propriétaire .wtpt.
Enregistrement | |
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Pour enregistrer, rien de plus simple : on choisit de partir du Controller si l'on veut aller vite ou de la page Recording Sessions si l'on veut utiliser des présets (ce qui permet d'aller encore plus vite...). Partons du Controller : il suffit de déterminer la source dans le menu déroulant d'un des slots d'entrée, de choisir l'un des formats de destination (voir encadré). Et d'appuyer sur le bouton Rec...
Un autre gros plus par rapport à la concurrence est la possibilité d'écouter en temps (presque) réel ce que donne la conversion à un format destructif (mp3, AAC, etc.) directement avant enregistrement, grâce à la fonction Live Preview. Un simple clic sur l'icône du HP et le flux audio est routé vers l'encodeur puis restitué avec les paramètres. On peut changer sans problème de présets ou de réglages en cours d'écoute (avec un léger décrochage audio) afin de choisir le mieux adapté, ou appliquer des effets (compression, réverbe, etc.), puisque tous les effets Audio Unit installés sur le système sont gérés. Fonction on le répète extrêmement bien pensée et utile.
Un bug cependant : lors de la sélection de certains formats ou réglages, la fenêtre Format des Preferences se vide de tout réglage, l'application bloquant sur le dernier réglage en cours, voire quittant inopinément. Ambrosia m'a fait parvenir une beta du prochain update (disponible dans les tous prochains jours) et j'ai ainsi pu vérifier que les problèmes sont corrigés...
Un regret : vu le "chemin" parcouru, le signal subit une certaine latence (presque une blanche à 78 BPM avec le Mac en 48 kHz), ce qui empêchera d'utiliser Live Preview lors de l'enregistrement d'une source réellement jouée (synthé virtuel, audio en provenance d'une carte son, etc.). Mais comme on peut entendre le résultat avant l'enregistrement, on peut très bien se passer de ce "monitoring" (la vraie fonction monitoring sans latence s'obtient par un Control+Clic)...
Car une des utilisations intéressantes de WST est l'enregistrement de deux sources simultanées : par exemple un instrument virtuel et une voix pour "noter" rapidement une idée musicale, de l'audio en provenance d'un Quicktime ou autre et une voix off, ou encore deux flux, l'un sur la carte interne, l'autre sur une carte externe, etc. Mais rappelons-le, sans la possibilité de monitorer effets et réduction de qualité audio.
Bref, toute forme d'audio est accessible par WST, quelle que soit sa provenance, audio auquel on peut faire subir en amont toutes les modifications de formats ou toute déformation et travail de sound design, notamment grâce à l'excellent Camel Crusher fourni.
Édition | |
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Avant de passer à l'autre atout de WST (son éditeur audio), il faut noter qu'Ambrosia utilise un principe d'enregistrement simplement génial, puisqu'il est non destructif : en effet, même si l'on choisit d'enregistrer en appliquant une compression, WST stocke l'audio au format de l'application ou du périphérique utilisé au moment de l'enregistrement, puis lui applique une légère compression Apple Lossless. En clair, un flux 24 bits/96 kHz enregistré avec une compression en MP3 8 kbps/12 kHz sera stocké sous la forme d'un fichier Apple Lossless à 96 kHz, mais sera lu avec la compression choisie. Ce qui fait qu'on peut rappeler le (presque) format original à tout moment. Chapeau...
Donc l'éditeur. Lui aussi, une vraie réussite. Non destructif, il permet les fonctions de base, à savoir ajouter des Markers, couper, effacer, normaliser, ajouter des Fade In et Out (trois courbes possibles), du Silence, des tags (pour le MP3 et l'AAC), etc. On peut activer/désactiver le mode Loop et le Scrub. Le zoom est au sample près, avec un affichage en heure/minute/seconde. Un petit bug graphique resserre légèrement le zoom quand il est à l'arrêt, alors qu'il se remet au maximum en lecture.
Les Fade se font graphiquement, avec les petits marqueurs en bas de fenêtre, le changement de gain aussi, avec ceux placés sur le côté gauche. Si l'on a enregistré deux sources, on pourra régler leur volume indépendamment (d'autres curseurs font leur apparition à droite). Petit regret, on ne peut déplacer les points de Fade pendant la lecture. Mais on apprécie les manipulations graphiques, les undo directs dans la forme d'onde (la petite flèche) et un ensemble bien conçu.
On fait ses manipulations, on sauvegarde, puis on exporte ou non à partir de la bibliothèque. Et si l'on souhaite revenir deux ans après sur le fichier, le remettre en format haute définition, et enlever toutes les éditions, ce sera possible. On regrette tout de suite vu l'ergonomie et la simplicité d'utilisation, que cet éditeur ne dispose pas de toutes les fonctions d'un logiciel comme Peak, ce qui en ferait un outil redoutable et inédit sur Mac s'il voyait le jour sous une forme autonome.
Bilan | |
Formats audios
WTS est très complet en termes de formats audio disponibles. Qu'on en juge : 3GP audio, 3GPP2 audio, AMR (formats téléphone), AAC ADTS, AIFC, AIFF, CAF, MP3, Mpeg4 Audio, Mpeg4 Bookmarkable, NeXT/Sun, Quicktime Movie, SDII et Wave.
De 8 à 64 bits, de 8 à 96 kHz (les limites de la RME ?), mono ou stéréo, bitrate constant ou variable, qualité d'encodage à plusieurs niveaux...
Bref, de quoi répondre à la majorité des cas de figure.
Quelques petits bugs (affichage et choix de formats, sur lesquels travaillent déjà Ambrosia) ne ternissent en rien l'efficacité de WireTap Studio, qui rendra un nombre appréciable de services, de l'enregistrement sur le net à la conversion d'un fichier audio au format compatible avec les téléphones portables, de l'enregistrement de DVD à l'utilisation en bloc-notes musical et autres bidouilles sonores.
Ambrosia a déjà créé un outil incontournable pour les utilisateurs Mac avec SnapzPro X, WireTap Studio est assurément le second.
sleepless
WireTap Studio est un produit Ambrosia Software
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